Thomas d’Aquin


THOMAS D’AQUIN (ANVERS, 1637)

S. Thomas Aqvinas
Cornelis I GALLE (1576-1650) ou
Cornelis II GALLE (1615-1678), graveur
D’après Abraham VAN DIEPENBEECK (1596-1675), dessinateur
Cornelis COEBERCHS (?-?), éditeur
1637
Burin
Feuille : 47,7 x 33 cm
France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Rd2 Fol. (saint Thomas d’Aquin), H181444.

© Claire Rousseau

Lettre
1. En arrière-plan sur la gauche, partant du Christ en croix
BENE SCRIPSISTI DE ME THOMA
2. Dans le bas de l’image à gauche
Cornelius Galle sculpsit.
3. Dans le bas de l’image à droite
Corn: Coeberchs Excud. Ant.
4. Sous le trait carré de l’image
S. THOMAS AQVINAS, ex Ordine FF. PRÆDICATORVM, Angelicus Ecclesiæ Doctor, Theologorum Phoenix, Philosophorum Princeps, Scientiaru[m] Abijssus. Virtutu[m] Gratiarumq[ue] / omnium Delicium. Nascitur Aquini in Regno Neapolitano, patre Ludolpho, Comite Aquinate, matre Theodorâ, Comitis Theatis filiâ, a° 1224. Neapoli, annos natus tredecim S. P. / DOMINICI Institutu[m] amplectitur. Denascitur in Coenobio Cisterciensi Fossæ-nouæ, ætatis a° 50. Miraculis in et post vitam clarus, à Ioanne 22. Pont. in Sanctos datur a° 1323. / Illustrissimo ac Reverendiss. Domino D. IACOBO BOONEN, ex Antistite Gandavensi, IV Mechliniensium Archiepiscopo, Belgÿ Primati etc. / S. THOMÆ AQVINATIS admiratori, æmulatori felicissimo, hoc æviternæ gratitudinis monumentum pro solenni jactu primi lapidis Ædis Vilfortian[a]e / FF. Prædicatorum ; ejusdem Ordinis et Opidi Collegium, cum humillimâ omnis boni apprecatione D. O. C. Q. Kal. Julÿ, A° 1637.
À gauche : F. Petrus Malpeus invent.
Au centre : Cum Priuilegio
À droite : Abraham van Diepenbeck delineauit

Image
Dans une bibliothèque aux étagères chargées de ses œuvres, Thomas d’Aquin est présenté debout à côté d’une table ouvragée drapée d’un tapis. Vêtu de l’habit de son Ordre, il est auréolé. La colombe de l’Esprit Saint vient l’inspirer du côté de l’oreille droite. Dans la main droite, prêt à écrire, il tient une plume tandis que sa main gauche repose à plat sur un livre ouvert sur la table. À ses pieds, couronne, mitres et crosse rappellent ses renoncements. En arrière-plan sur la gauche, saint Thomas est représenté une seconde fois, agenouillé devant un crucifix. Le Christ s’adresse à Thomas pour lui donner son approbation. Dans le coin supérieur gauche, trois putti sont témoins des scènes.

Armoiries
Armoiries du dédicataire, Jacobus Boonen (1573-1655) : écartelé, au 1 et au 4 d’or au sautoir de gueules rempli d’argent, accompagné en chef d’un aigle de sable becqué et membres de gueules, au 2 et au 3 [armoiries non déchiffrées]
Devise : VINCE IN BONO

États
Premier état, celui décrit : Belgique, Anvers, Museum Plantin-Moretus, F.IV/G.12 ; France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Rd2 Fol. (saint Thomas d’Aquin), H181444
Deuxième état : le texte est identique mais le visage du saint et son vêtement sont différents. Belgique, Bruxelles, KBR, S.I. 1671 (voir ci-après)
Troisième état : Le texte dans la marge inférieure est le suivant : « S. THOMAS AQVINAS Ord: Præd: Angelicus et Quintus Ecclesiæ Doctor, incomparabilis / Magister, et fidelissimus diuinæ mentis Interpres : cuius doctrina viuo Crucifixi Oraculo comprobatur ; Benè scripsisti de Me THOMA. / Cum Priuilegio. / Fr. Petrus Malpæus Ord: Præd fieri curauit. », France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Ec 67a Fol., R139955-231

Bibliographie
1982, STEADMAN, p. 74

Commentaire
Sur les exemplaires des trois états, Pierre Malpée (1591-1645) est présenté comme le commanditaire de la planche. Pour autant, il est difficile de déterminer quel fut le premier état. A été retenu celui indiquant le nom du dessinateur, la tendance étant plutôt d’ôter des informations documentaires lors d’un second état, que d’en ajouter.
Les différences dans le traitement du visage et du vêtement sont si nombreuses entre le premier et le deuxième état, qu’il a paru préférable de communiquer ci-dessous le cliché du deuxième état.
Une copie en contrepartie, non signée, est conservée à la Bibliothèque nationale d’Autriche à Vienne [voir page suivante].
Le modèle fut également repris à Paris. Cependant, il y acquit une dimension polémique, la tête de Martin Bucer éructant remplaçant au sol mitres et crosse. L’image fut éditée par Herman Weyen (début du XVIIe siècle-1672) [Cat. 414].

Deuxième état ? (Belgique, Bruxelles, KBR, S.I. 1671)