ROSAIRE / RÉCEPTION À LA CONFRÉRIE DU ROSAIRE (ANVERS, 1617)
[La réception à la confrérie du Rosaire]
Jean-Baptiste BARBÉ (1578-1649), graveur
Theodoor GALLE (1571-1633), éditeur
1617
Burin
Feuille : 44 x 30,4 cm
France, Paris, Bibliothèque nationale de France, RC-36 (1-BIS)-FOL, M62566.
© Claire Rousseau
Lettre
1. Autour de la tête des personnages debout derrière la table, de gauche à droite
B. ALANVS DE RVPE RESTAVR. ; S. DOMINICVS FVND. ; P. IACOB SPRENGER RESTAV.
2. Dans le bas de l’image, à gauche
I. Bapt. Barbe sculp.
3. Dans le bas de l’image, à droite
Theod. Galle excud.
4. Dans un cartouche sous l’image
S. Dominicus ex Virginis Matris reuelatione, SSum Rosarium XV. Mysteriorum fundat, a° 1216. B. Alanus de Rupe, et Pater Iacobus Sprenger, eiusdem reuelatione collapsum restaurant : Deus miraculis / approbat : Pontifices Summ. Varijs gratijs et indulgentijs ornant : Ordo Prædicatorum promulgat, et vt hæreditatem possidet. Ita eruditissimus Martinus Nauarrus Mescellan. 1° de Rosario. / In hanc sacram Fraternitatem Rosarij diuinitus sec erectam et instauratam, non solum vtriusque sexus infinita multitudo, sed Ecclesiæ maximi Præsules, ac Putpurati, nec non Primarij terrarum / Principes, ac Imperatores, admitti postulantes, nomen suum dederunt, vt tantorum meritorum, gratiarum et indulgentiarum, viui et defuncti fierent participes, gauderent suffragijs.
5. Sous le cartouche
VENERABILI AC RELIGIOSÆ DOMINÆ D. ANNÆ DE MOL, SANCTIMONIALIVM VALLIS DVCISSÆ INAVDERGHEM, / PRIORISSISSÆ DIGNISSIMÆ : CÆTERISQVE DOMINABVS AC SORORIBVS IN EODEM MONASTERIO SVB VEXILLO / S. DOMINICI, DEO OPT. MILITANTIBVS. FR. IOANNES NYS DOMINICANVS ANTVERP. DD. ANNO M.DC.XVII.
Image
La moitié supérieure de l’image représente le monde céleste surplombé par Dieu le Père. Sous lui, l’Esprit saint infuse sa grâce à la Vierge Marie, debout sur un croissant de lune. Couronnée de roses et d’étoiles, la Vierge porte l’Enfant Jésus sur le bras gauche. Mère et Fils tiennent chacun un chapelet ou rosaire. Tout autour sont disposés en mandorle les médaillons des mystères du Rosaire dont la lecture commence en haut, à gauche, pour se poursuivre dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Chaque médaillon est cerné de perles. De part et d’autre, des anges s’élancent vers la terre pour distribuer des rosaires.
Dans la partie inférieure de l’image est dépeinte une scène de réception à la confrérie du Rosaire, présidée par saint Dominique lui-même, debout derrière une table. Le front orné d’une étoile, il tient une croix de procession dans la main gauche, croix vers laquelle le chien à la torche enflammée lève son regard. À la droite du saint, le bienheureux Alain de la Roche remplit le livre de conférie tandis que le père Jacques Sprenger étale des rosaires sur la table, à gauche de Dominique. Une foule constituée de rois, pape, évêques, religieux et simples laïcs est agenouillée, rosaires en main ou les mains levées pour en recevoir. Devant la table, des âmes du purgatoire s’accrochent aux rosaires tendus par deux anges.
États
Un seul état : Belgique, Bruxelles, KBR, S.I. 5468 ; France, Paris, Bibliothèque nationale de France, RC-36 (1-BIS)-FOL, M62566
Commentaire
Comme l’indique la légende, l’image manifeste que la confrérie du Rosaire est un bien universel qui rejoint toutes les catégories de personnes, avec des bénéfices certains pour les défunts.
L’estampe fut demandée par Ioannes Nys (?-1622), commanditaire de nombreuses estampes dont une Vie en planches anversoise de saint Dominique (1611) et, vraisemblablement, celle de saint Thomas d’Aquin (1610).
Les liens entre le couvent des dominicains d’Anvers et le monastère des dominicaines du Val Duchesse ont, semble-t-il été étroits et les religieux offrirent régulièrement des estampes dédicacées aux sœurs (voir, par exemple, l’estampe représentant sainte Catherine de Sienne, gravée par Cornelis I Galle entre 1603 et 1608 ; voir aussi l’estampe Ad Matrem Dolorosam gravée par Boëtius Adamsz. Bolswert vers 1632-1633).