Rosaire


ROSAIRE / LES VERITABLES PRATIQUES (PARIS, 1715)

Venite et ascendamus ad montem Domini
Jacques LALOUETTE (actif dans la seconde moitié du XVIIe siècle), graveur
S. d. [1715]
Burin
C. de pl. : 11,9 x 6,7 cm

 

 

 

 

 

 

Frontispice pour François MESPOLIÉ (1657-1727), Les veritables pratiques de pieté pour honorer Jesus-Christ, et sa Sainte Mere : Contenuës dans le Rosaire. Et dédiées au Roy. Par le Pere François Mespolié de l’Ordre des Freres Prêcheurs, A Paris, Chez Jean-François Moreau au bas de la ruë S. Jacques, à la Toison d’Or, proche de la Fontaine S. Severin, 1715.
France, Paris, Bibliothèque nationale de France – cote : D-19113.

© Claire Rousseau

Lettre
Sous le trait carré de l’image
Venite et ascendamus ad montem Domini / et docebit nos vias suas. Isaïe 2 / Lalouette fecit

Image
En haut d’une colline escarpée, la Vierge Marie se tient debout, toute auréolée de rayons. De chacune de ses mains tendues vers le bas, elle offre un rosaire aux groupes de saints qui montent vers elle, les frères dominicains sur la gauche de l’image, les sœurs sur la droite. Au pied de la colline, un pape met un genou à terre à gauche et un roi (vraisemblablement saint Louis) fait de même à droite.

États
Un seul état : France, Lyon, Bibliothèque municipale – cote : SJ A 204/33 (sans le portrait de Louis XV) ; Paris, Bibliothèque nationale de France – cote : D-19113

Commentaire
La présente édition de l’ouvrage est la troisième réalisée par l’auteur.
La première paraît à Paris en 1703 chez Edme Couterot[1]. Dédié à la Vierge Marie, le volume offre un frontispice au nom de Pierre Landry (1630-1701) présentant « Les Roys et les Reynes de France sous la protection de la / Ste Vierge par le Saint Rosaire depuis Saint Louis ». Au regard du privilège royal, cette première édition semble en fait être une adaptation d’un autre ouvrage paru dès 1697 chez Edme Couterot : Recuëil de Cantiques sur les principales obligations du Christianisme, notez sur des airs devots avec quelqu’autres Exercices spirituels à l’usage des Missions des FF. Prêcheurs[2]. La succession des éditions explique sans doute que l’ouvrage de 1703 utilise une planche de Pierre Landry décédé en 1701.
La deuxième édition parue en 1710, toujours chez Edme Couterot comporte, outre le frontispice de 1703, une planche non signée représentant sainte Marguerite de Savoie car l’ouvrage est alors dédié à la duchesse de Bourgogne, Marie-Adélaïde de Savoie (1685-1712) [Cat. 269].
Le décès de la duchesse de Bourgogne et l’accession au trône de Louis XV engagent François Mespolié à dédier à ce dernier la troisième édition dont est tiré le frontispice ici présenté. L’ouvrage comporte également avant le titre – dans l’exemplaire conservé à la BnF – un portrait du jeune roi gravé par l’un des frères Scotin.

Le frontispice de Jacques Lalouette est une reprise de celui qu’il grava en 1670 pour servir de frontispice aux deux volumes de L’Année dominiquaine [Cat. 1622[3]]. L’Enfant Jésus du haut de la colline est devenu la Vierge Marie et l’artiste a ajouté le pape et le roi.
Une version de la planche initiale fut copiée à Anvers par Frederik Bouttats dit Le jeune (1610-1676) pour une traduction en flamand de l’ouvrage de B. de Vienne sur les saints de l’Ordre [Cat. 1637[4]].

Le couvent des dominicains de Lyon conserve un autre exemplaire, sans cote, de cette même édition de l’ouvrage de François Mespolié. Le portrait du jeune Louis XV y est inséré. Par contre, le frontispice est absent. Une autre planche est placée en tête du premier chapitre, planche représentant le Don du Rosaire à saint Dominique. La planche, qui porte l’excudit d’Étienne Gantrel (1640-1706), fut également utilisée comme frontispice d’un ouvrage pour le Tiers-Ordre : Prieres ordinaires du Tiers-Ordre de saint Dominique, s. l., s. d. [1713[5]] [Cat. 153].
Si la commande de cette planche n’est pas connue, son insertion dans au moins deux ouvrages dominicains montre qu’elle se prêtait à l’illustration d’ouvrages de l’Ordre, bien après le décès d’Étienne Gantrel en 1706. À moins que l’insertion dans certains ouvrages soit une simple façon de conserver la planche pour éviter qu’elle ne s’égare.

[1] François MESPOLIÉ (1657-1727), Exercices spirituels ou les veritables pratiques de pieté pour honorer Jesus-Christ et sa Sainte Mere, Contenuës dans le Rosaire. Ouvrage tres-utile aux Personnes pieuses, pour entretenir & pour augmenter leur devotion, & aux pécheurs pour leur inspirer les sentiments d’une vraïe pénitence. Par le Pere Mespolié, de l’Ordre des FF. Prêcheurs, A Paris, Chez Edme Couterot, ruë S. Jacques, vis-à-vis la ruë du Plâtre, au bon Pasteur, 1703 (France, Paris, BnF – cote : D-44253).
[2] Seule la seconde édition corrigée et augmentée a été localisée. France, Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève – cote : Reserve 8 Z 2394 INV 4915.
[3] B. de VIENNE (?), L’Année dominiquaine ou Sentences Pour tous les jours de l’année, tirées des œuvres spirituelles de S. Catherine de Sienne, & du B. Henry Suso. Avec un abregé des vies de plusieurs Saints et Bienheureux de l’Ordre de S. Dominique, & des Meditationt s & reflexions sur leurs principales vertus. Enrichie de quantité de figures en taille douce. Par un Prestre du Ters Ordre de S. Dominique. Tome I [Tome II], A Paris, Chez André Cramoisy, ruë Vieille Bouclerie, au Sacrifice d’Abraham, 1670 (France, Paris, Bibliothèque du Saulchoir – cote : 445 E 55 ; 1 et 2).
[4] Dominique de HERRE (1607-1687), trad., Het Heylich Jaer vande Predick-heeren oorden. Dat is, Voor elcken daghe van het jaer een cort verhael van eenen Heylighen oft Salighen vande Orden vanden H. Dominicvs Die op dien dach ghestorven is. Mitsgaders een Meditatie en aenmerckinghe op hun principale deughden. Als oock een sententie daer op passende, ghetrocken uyt de Gheestelijcke schriften vande H. Catharina van Senen oft den Sal. Henricus Suso, Vyt de Franssche tael, en in Vranckrijck geapprobeert, inde Neder-duytsche over-gheset. Door den EerW. Pater P. Dominicvs de Herre Priester vande selve Oorden, T’Antwerpen, By Jacob Mesens, op de Lombaerde-Vest inden gulden Bijbel, 1675 (France, Paris, Bibliothèque nationale de France – cote : H-10722). Cette traduction fut également éditée dès 1675 avec un nouveau frontispice puis rééditée en 1697, à Gand, chez Maximiliaen Graet avec ce nouveau frontispice [Cat. 1638].
[5] France, Paris, Bibliothèque nationale de France – cote : B-16148.