ROSAIRE / GRAVURE D’INTERPRÉTATION (LILLE, MILIEU DU XVIIe siècle)
[Le Don du Rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne]
GRAVEUR NON IDENTIFIÉ
? MUETTE (actif à Lille vers le milieu du XVIIe siècle), éditeur
D’après Jacopo ZUCCHI (vers 1542-1596) et Giorgio VASARI (1511-1574), peintres
S. d. [vers le milieu du XVIIe siècle]
Burin
Feuille : 40,1 x 28,3 cm
Belgique, Bruxelles, KBR, S.IV. 86892.
© Claire Rousseau
Lettre
Sous le trait carré de l’image
Psalterij b. MARIÆ VIRGINIS aut Rosarij Inuentor S. DOMINICVS Renouator B. ALANVS. Approbator SIXTVS P.M. Prædicator / Vniuersus PRÆDICATORVM ORDO Martinus Nauar. Misæll. de rosario. Muette exc. A Lille
Image
Au centre de l’estampe, la Vierge Marie est représentée debout, portant l’Enfant Jésus sur le bras droit. Elle reçoit l’hommage de saint Dominique qui baise sa main. Le manteau de la Vierge est déployé par deux anges pour abriter la foule des personnages à qui saint Dominique et peut-être Alain de la Roche distribuent des rosaires. En bas, à droite, un pape est agenouillé, levant son regard vers la Vierge de miséricorde. Deux angelots couronnent la Madone. Au-dessus d’elle, Dieu le Père jaillit, bénissant de ses bras étendus les dévots. Entre la Vierge et Dieu, des anges déploient les quinze médaillons des mystères, reliés entre eux par une chaîne de perles.
États
Un seul état : Allemagne, Wolfegg, Coll. Waldburg-Wolfegg, B 12.435 ; Belgique, Bruxelles, KBR, S.IV. 86892
Commentaire
Aucune information n’a été recueillie sur l’éditeur Muette, actif à Lille. Quelques estampes portant son excudit ont été repérées dont une Vierge à l’Enfant avec sainte Marie Madeleine et saint Jérôme[1]. Copie d’une œuvre du Corrège, cette seconde estampe témoigne, avec la présente, du goût de l’éditeur pour les œuvres italiennes.
Pour autant, la présente estampe n’est pas une parfaite copie de l’œuvre peinte telle qu’elle est aujourd’hui observable (voir Œuvre en rapport). Le graveur a su en donner une interprétation personnelle, transformant la position et les gestes du pape, modifiant la composition du groupe de droite sous le manteau. Il est presque impossible de reconnaître en bas, à droite, une « religieuse dominicaine » qui, dans le tableau peint, est sans doute Catherine de Sienne accompagnée par Catherine d’Alexandrie. L’estampe rend difficile la lecture du geste de la Vierge à l’égard de saint Dominique. Dans l’œuvre peinte, le saint, qui est identifiable à l’étoile placée au-dessus de sa tête, reçoit un linge de la Vierge Marie, linge que l’on pourrait regarder comme étant le scapulaire des Prêcheurs. Le fondateur reçoit tout autant l’habit de l’Ordre que le Rosaire, deux dons qui servent pour écrire un récit étiologique de la fondation de l’Ordre.
[1] Royaume-Uni, Londres, British Museum, 1837,0408.52.
Œuvre en rapport
[Le Don du Rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne]
Jacopo ZUCCHI (vers 1542-1596) ; Giorgio VASARI (1511-1574)
Vers 1569
Huile sur toile
330 x 230 cm
Italie, Florence, Église Santa Maria Novella.
© Saliko