Estampes au temps de la Dame à la licorne

Judicieusement intitulée Mystérieux coffrets, l’exposition du Musée de Cluny (Paris) présente le fruit de nombreuses années de recherches et de collecte de la part de grandes institutions, notamment de la BnF.
Ainsi en 2011, Séverine Lepape, devenue à l’automne directrice du Musée de Cluny, a-t-elle déjà publié des articles pour les faire connaître (voir ci-dessous). Mais l’exposition du musée de Cluny est bien plus qu’une valorisation d’objets devenus rares dont l’usage reste pour une part inconnu. Elle interroge aussi l’art de Jean d’Ypres (actif vers 1490-1508) dont le style influença aussi bien la création d’estampes collées dans le fond des couvercles, que la réalisation de vitraux et le tissage des tapisseries de la Dame à la licorne.
Précieux et fragiles, les coffrets furent peut-être les écrins d’objets encore plus prisés : les livres de prière. Cette fonction leur valut d’avoir des logettes secrètes, définitivement fermées et pouvant enclore sans doute une relique.
Ainsi le coffret franchit-il la frontière de l’objet d’artisanat délicat pour devenir celui de reliquaire personnel, témoin d’un mouvement d’individualisation de la dévotion au sortir du Moyen Âge.

Quelques coffrets offrent des estampes à thèmes profanes. Ils ne contredisent pas les observations précédentes.

Le plus grand plaisir sera de reconnaître dans tel ou tel tableau de la première moitié du XVIe siècle, l’un de ces coffrets, voire de jeter un coup d’œil sur son contenu comme le firent Séverine Lepape et Michel Huynh.

Les habitants de Recanati partent en Judée et à Nazareth mesurer les fondations de la Santa Casa, d’après Jean d’Ypres, Paris, vers 1510.
© RMN

2011 : Séverine Lepape et Michel Huynh, « De la rencontre d’une image et d’une boîte : les coffrets à estampes », Revue du Louvre/Musées de France, 2011-4, p. 37-50.

2016 : Séverine Lepape et Michel Huynh, « De nouveaux témoignages iconographiques des coffrets à estampes », Nouvelles de l’estampe, 2016, 256, p. 4-18.
https://journals.openedition.org/estampe/462

Saint Vincent Ferrier – Chéméré-le-Roi

Du 4 août au 7 octobre 2019
Couvent Saint-Thomas-d’Aquin
53340 – Chémeré-le-Roi

Tous les jours (sauf dimanche matin)
de 11 h à 12 h et 14 h à 17 h 30.

contact presse : fsvf@chemere.org
Tél. : 06 45 41 45 40

 

 

 

 

L’exposition Saint Vincent Ferrier, voix de Dieu au cœur de la guerre de Cent ans, présentée du 4 août au 7 octobre prochains au couvent Saint-Thomas d’Aquin à Chémeré-le-Roi, apparaît comme un véritable événement culturel régional, dépassant largement les limites géographiques du seul département de la Mayenne, organisé à l’occasion du 600e anniversaire de la mort de saint Vincent, à Vannes, le 5 avril 1419.
En effet, pour la première fois, plus d’une centaine de documents d’archives, d’objets d’art, de souvenirs historiques rattachés à ce prédicateur infatigable, comme aux grandes figures historiques de cette époque, seront réunis pour évoquer la figure de ce personnage emblématique, interlocuteur du duc de Bretagne Jean V, du roi d’Angleterre Henri V, du pape Clément VII, de l’antipape Benoit XIII, ou encore de sainte Colette de Corbie etc. En effet, les démarches accomplies, l’œuvre laissée par ce dominicain énergique ont largement contribué à hâter la fin des conflits empoisonnant l’Europe occidentale de cette époque : le Grand Schisme et la guerre de Cent ans.

C’est ainsi que de nombreuses institutions françaises ont souhaité participer à ce projet inédit, parmi lesquelles on peut citer les Archives nationales, les Archives départementales du Morbihan, de Loire-Atlantique, ou encore divers musées, à l’instar du musée des Beaux-Arts de Dijon ou de celui de Rennes, etc. La bibliothèque et les archives diocésaines de Vannes, le Trésor de la cathédrale de Nantes, la bibliothèque du Saulchoir, à Paris, la bibliothèque d’Étude et du Patrimoine de Toulouse, les couvents des dominicains de Lyon, de Toulouse, la maison Pierre Seilhan ont également ouvert très généreusement leurs collections.

À ces efforts, doivent être ajoutés les soutiens d’éminents amateurs privés, qui ont également accepté d’ouvrir, parfois pour la première fois, des fonds peu accessibles, permettant ainsi de pouvoir présenter une série de pièces jamais exposées comme différents ensembles d’orfèvrerie religieuse du XVe siècle ou d’importantes peintures d’histoire, attestant de la vitalité du culte rendu à saint Vincent aux XVII et XVIIIe siècles.
Le calice d’Isabeau d’Écosse, épouse du duc François Ier de Bretagne, une des plus anciennes statues connues de Jeanne d’Arc, une des premières miniatures représentant la prédication de saint Vincent, son buste-reliquaire appartenant au Trésor de la cathédrale de Vannes, mais encore une statue en calcaire polychrome des années 1500, commandée par le vicomte Jean II de Rohan, comme la bulle de Callixte III annonçant la canonisation etc. figurent parmi les chefs d’œuvre que les visiteurs pourront venir admirer à Chémeré-le-Roi.

L’exposition est également accompagnée par l’édition d’un catalogue illustré de 176 pages, édité aux éditons Héritage architectural.

CATALOGUE DE L’EXPOSITION

Cette publication est composée en deux parties : la première, réservée à la publication d’articles scientifiques rédigés par les meilleurs spécialistes français actuels de cette période de l’histoire et, en seconde partie, par le catalogue des œuvres présentées.

Sommaire
o Préface par S. Exc. Mgr Najeeb Michaeel
o Avant-propos par S. Exc. Mgr Raymond Centène
o Saint Vincent Ferrier, voix de Dieu au cœur de la guerre de Cent Ans par le Fr. Louis-Marie de Blignières
o Note de l’éditeur, par Paul-Henri Guermonprez
o Note du mécène, par Monsieur Gilles Dupin, président et directeur général de Monceau Assurances

Essais et documents
o Chronologie
o La guerre de Cent Ans (1337-1453) par Jean-Michel Matz
o Le Grand Schisme d’Occident (1378-1417) par Jean Barbey
o Un prédicateur dans la Ville rose au temps du Grand Schisme. Séjour et postérité de saint Vincent Ferrier à Toulouse (1416-2019) par Cyril Daydé
o Jean V, duc de Bretagne (1399-1442), son duché et Vincent Ferrier par Michael Jones
o Vincent Ferrier en « ange d’apaisement » : missions diplomatiques auprès du roi Henri V
d’Angleterre par André-Yves Bourgès
o Itinéraire de saint Vincent en Bretagne établi par le chanoine Joseph-Marie Le Mené
o La prédication de Maître Vincent d’après l’enquête bretonne du procès de canonisation par le Fr. Augustin-Marie Aubry
o Une illustration de la prédication de saint Vincent Ferrier : le sermon sur la persévérance, traduction et commentaire de Dom Bruno Drilhon
o Les miracles de Maître Vincent : des fioretti au culte de saint Vincent Ferrier par Brigitte Guigueno
o Le prédicateur et le vicomte. Diffusion du culte de saint Vincent Ferrier par Jean II, vicomte de Rohan par Diego Mens Casas
o Vita et miracula : Vincent Ferrier au miroir d’estampes du XVIIe siècle par Claire Rousseau

Catalogue des œuvres
Un voyageur infatigable – L’homme d’études au service de l’Église – L’entrée du frère mendiant dans la vie politique – Le Grand Schisme d’Occident – Le Compromis de Caspe – L’ambassadeur de la paix au cœur de la guerre – Le prédicateur itinérant populaire – Le saint thaumaturge – L’homme de la messe – La dévotion à saint Vincent

176 pages
39 €
Frais de port en sus

En vente : ici

Images sur les murs

Images sur les Murs.
De Bessans à Pont-Aven

Une exposition à ne pas manquer !

Des images, anciennes ou plus récentes, presque tout est étudié : leur production, leur matière, le format, leur iconographie, les couleurs…
Presque tout… mais rarement leurs usages, tant les informations manquent – surtout quand elles sont anciennes – sur leur utilisation et leur conservation.

Or, la découverte exceptionnelle, de soixante images du XVIIe au XIXe siècle sur les cloisons d’une maison à Bessans en Savoie a relancé l’intérêt.

L’exposition ne présente pas uniquement ces cloisons. Elle questionne les goûts et les besoins, le rôle décoratif et la valeur apotropaïque des images au sein des demeures.

Un questionnement similaire a guidé la recherche sur les estampes dominicaines : où étaient-elles accrochées dans les couvents, les cellules ? Comment étaient-elles tirées au sort ou offertes ? Qu’en faisaient les Frères et les Sœurs ?
Les pratiques conventuelles et celles familiales peuvent-elles être comparées ?

Recension du catalogue dans la rubrique À découvrir – Livres

Lien vers le Musée de l’image à Épinal : ici

Exposition jusqu’au 29 septembre 2019.

Musée de l’Image – Ville d’Épinal
42 quai de Dogneville
88000 Épinal

Public : Tout public.