THOMAS DE CANTIMPRÉ ( ? 1200-vers 1265/1270 ?)
Statut dans l’Ordre : prêtre du Premier Ordre
Biographie
« Thomas de Cantimpré est né dans une famille brabançonne, de rang chevaleresque, mais le lieu et la date de sa naissance ne sont pas connus avec certitude[1]. Son père, lors d’un pèlerinage en Terre sainte, se confesse à un ermite qui lui conseille d’orienter un de ses fils vers le sacerdoce, afin d’obtenir le pardon de Dieu. De retour chez lui, il met Thomas aux écoles.
De 1205 à 1216, Thomas va donc à l’école cathédrale de Cambrai, mais loge au monastère de Cantimpré, maison fondée vers 1180, ayant adopté la règle et les constitutions de saint Augustin ainsi que celles de Saint-Victor de Paris.
En 1216/1217, Thomas y entre comme chanoine et y demeure pendant quinze ans.
En 1223/1224, il reçoit l’ordination sacerdotale et se lance dans le ministère pastoral.
En 1228, l’évêque de Cambrai, Godefroid de Fontaines, le fait confesseur de la cathédrale, mais ce qu’il entend le trouble profondément jusqu’à ce qu’il rencontre en 1230 Lutgarde d’Aywières qui devient sa mère spirituelle. Peu après, il demande et obtient l’autorisation de passer chez les Prêcheurs, dont il prend l’habit à Louvain et poursuit ses études[2]. Il le fait d’abord sur place sous la direction du lecteur local, puis en 1237 au couvent Saint-Jacques de Paris. Sans son diplôme de maîtrise, il quitte Paris à l’automne de 1240 et se fixe à Louvain où il devient, en 1246, sous-prieur et lecteur du couvent des Prêcheurs de Louvain. Il reprend son office de prédicateur itinérant, profitant de quelques haltes pour composer des textes d’édification et finit par être nommé prédicateur général de la province de Teutonie. Il séjourne notamment à Cologne peut-être vers 1250/1251 dans le studium generale de la ville, où il suit les cours d’Albert le Grand sur Aristote et où il fait la connaissance de Thomas d’Aquin.
On perd sa trace après1261.
La date de sa mort n’est pas connue, mais il décède sans doute entre 1265 et 1270.
L’œuvre de Thomas de Cantimpré est abondante et variée, vouée à la prédication et à la direction spirituelle. Elle comprend une sorte d’encyclopédie de sciences naturelles, intitulé Liber de Natura Rerum (1223/1225) que Thomas mit quinze ans à composer et qui insiste tout particulièrement sur l’étude des abeilles, mais aussi une importante production hagiographique.
La majorité de ses Vitæ est consacrée à des femmes dévotes qu’il a connues ou du moins sur lesquelles il a des renseignements de première main : le Supplementum de la Vita de Marie d’Oignies, la Vita Christinae Mirabilis, la Vita Margarete de Ypres et la Vita Lutgardis Aquiriensis. Seule la Vita Ioannis Cantipratensis porte sur un homme saint.
À la fin de sa vie, Thomas s’applique à une œuvre plus populaire : en effet, en 1256, au chapitre général, le cinquième maître général, Humbert de Romans (1254-1263) demande que, dans chaque province, soient notés les faits mémorables qui s’y déroulent. Thomas compose alors le Bonum Universale de Apibus qu’il finit sans doute vers 1263, après l’avoir dédicacé à Humbert. Pour organiser les différentes anecdotes, aussi nombreuses que variées, Thomas choisit la métaphore. Du spectacle des abeilles qu’il avait étudiées dans son encyclopédie De Naturis rerum, il tire l’image d’une société bien ordonnée. Chaque chapitre s’ouvre sur une phrase ou un passage tiré du De Naturis rerum mis ensuite en parallèle avec la leçon allégorique qu’il entend en tirer, à l’aide d’exempla. Cet ouvrage eut un succès considérable à en juger par la soixantaine de manuscrits conservés aujourd’hui[3]. »
[1] Certains situent sa naissance en 1200/1201 à Leeuw-Saint-Pierre (ou Sint-Pieters-Leeuw) près de Bruxelles, mais d’autres placent cette naissance à Bellingen.
[2] Gerardus Johannes Josephus Walstra, « Thomas de Cantimpré, De Naturis Rerum. État de la question », Vivarium, 1967, 5, p. 146-171.
[3] Anne-Laure Méril-Bellini delle Stelle, Caritas et familiaritas à l’ombre du Seigneur : les relations des mulieres religiosae des Pays-Bas méridionaux du XIIIe siècle avec leur entourage. Thèse dactylographiée de doctorat en Histoire, sous la direction de Sophie Brouquet-Cassanges, Université de Toulouse II-Le Mirail (Toulouse), 2012, p. 97-98.
Portraits et autres figurations gravées antérieurs à 1720
1605
GRAVEUR NON IDENTIFIÉ, [Thomas de Cantimpré et l’exemple des abeilles], s. d. [1605]. Burin, tr. c. : 4,85 x 6,2 cm. Vignette de titre pour Thomas de CANTIMPRÉ (1600-vers 1670), Thomæ Cantipratani, S. Th. Doctoris, Ordinis S. Dominici, et Episcopi svffraganei Cameracensis Miraculorvm, et exemplorvm memorabilium sui temporis libri dvo. In quibus præterea, ex mirifica Apvm Repub. vniuersa vitæ bene & Christianè instituendæ ratio (quò velus, Boni Vniversalis, alludit inscriptio) traditur, & artificiosè pertractatur. Ad exemplaria complura cùm mss. tum excusa, collati, ab in numeris mendis expurgati, aucti, & notis illustrati. Opera & studio Georgii Colvenerii Abstensis, S. Th. Licent. & Professoris, ac librorum in Academia Duacensi Visitatoris, Dvaci, Ex typographia Baltazaris Belleri, sub Circino aureo, 1605. Belgique, Anvers, Ruusbroecgenootschap – cote : RG 3115 C 9.
1627
GRAVEUR NON IDENTIFIÉ, [Thomas de Cantimpré et l’exemple des abeilles], 1627. Burin, tr. c. : 16,2 x 9,3 cm. Titre illustré pour George COLVENEER (1564-1649), Thomæ Cantipratani, S. Theol. Doctoris, Ordinis Prædicatorvm, et Episcopi svffraganei Cameracensis, Bonvm Vniversale de apibvs. In quo ex mirifiea apum repub. Universa vitæ bene & Christianè instituendæ ratio traditur, & artificiosè pertractatur, Opus varium & iueundum, insertis vbique miraculis & exemplis memorabilibus sui temporis ; Ad exemplaria complura cùm mss, tum antiqua excusa collatum, à mendis typographicis expurgatum, & notis amplioribus illustratum. Operâ Georgii Colvenerii S. Theol. Doctoris, & eiusdem in Academia Duacena regij & ordinarij professoris, Collegiatæ ecclesiæ S. Petri Præpositi & Canonici, & dictæ Academiæ Cancellarij, Dvaci, Ex typographia Baltazaris Belleri, sub Circino aureo, 1627. France, Lyon, Bibliothèque municipale – cote : SJ A 405/69.