RAYMOND DE PEÑAFORT (Peñafort, vers 1175/1185-6 janvier 1275, Barcelone)
Statut dans l’Ordre : prêtre du Premier Ordre
Béatification :
3 juin 1542 : béatification par équipollence ; Paul III autorise la célébration de son culte dans la Province d’Aragon
Canonisation :
29 avril 1601 par Clément VIII.
Fête liturgique : 6 janvier ; déplacée, le 23 mars 1671, par Clément X, au 23 janvier en raison de l’octave de la fête des Rois
Attributs iconographiques : clefs, chape dressée sur un bâton et posée sur des flots
Biographie
« La figure de Ramón de Penyafort est marquée de trois traits majeurs ; d’abord son service de l’Église et de la société de son temps, qui le fera dénommer Doctor humanus ; ensuite son rôle dans les premières générations dominicaines qui verront en lui un vir evangelicus ; enfin, son attrait pour la contemplation en dépit des nombreuses affaires où il intervient[1]. »
Se formant d’abord à Barcelone en 1204, Raymond part étudier le droit à Bologne où il rencontre saint Dominique.
À son retour à Barcelone, il entre dans l’Ordre des Prêcheurs.
De 1238 à 1240, il est maître général de l’Ordre.
Il revient alors à Barcelone où, à l’exception de brefs déplacements, il demeure jusqu’à sa mort.
L’œuvre écrite de Raymond est principalement juridique, qu’il s’agisse du droit de l’Église ou de celui de la société.
On lui doit la rédaction des Constitutions de l’Ordre des Prêcheurs.
Dans les écrits de Raymond revient souvent la thématique des vœux.
Raymond promeut l’apostolat de l’Ordre auprès des juifs et des musulmans, encourageant les frères dans l’étude de l’arabe et du Coran.
À Raymond sont attribuées des interventions pour la fondation de l’Ordre de la Merci, au point que la légende et l’iconographie en font son fondateur.
L’estime et la dévotion portées à Raymond ne se démentent jamais au XVIIe siècle, d’autant que Clément VIII le canonise en 1601.
« On rencontre également la comtesse d’Harcourt, vice-reine de Catalogne, qui obtient, en 1646, une relique de saint Raymond de Peñafort pour les jacobins réformés de Paris[2]. »
Si les clefs sont devenues un attribut du saint en raison de son activité de pénitencier, la scène de la traversée des flots sur sa chape relève d’une légende. Retenu sur l’île de Majorque par le roi qui ne souhaitait pas se séparer d’un conseiller aussi avisé, Raymond prit la fuite. Les marins qui avaient défense de l’embarquer et qui redoutaient l’orage, refusèrent de le prendre dans un navire. Pour les confondre et manifester la volonté divine, Raymond, fit un signe de la croix sur la mer, détacha sa chape, monta dessus avec son compagnon et se laissa transporter grâce au vent qui s’était levé[3].
[1] Adolfo ROBLES SIERRA, « Raymond de Penyafort », Dictionnaire de Spiritualité ascétique et mystique, 1988, Paris, t. 13, p. 190.
[2] Françoise LE HÉNAND, « Les translations de reliques en France au XVIIe siècle », Philippe Boutry ; Pierre-Antoine Fabre ; Dominique Julia, dir., Reliques modernes. Cultes et usages chrétiens des corps saints des Réformes aux révolutions, Paris, École des hautes études en sciences sociales, « En temps et lieux, 1 », 2009, p. 313-369 ; ici p. 325.
[3] Voir le récit dans Jean-Baptiste FEUILLET (vers 1624-1687), L’Année dominicaine ou les vies des Saints, des Bienheureux, des Martyrs, et des autres personnes Illustres ou Recommandables par leur pieté, de l’un & de l’autre Sexe, de l’Ordre des FF. Précheurs, Pour tous les jours de l’Année, avec un martyrologe, Janvier, Recueillies Par le R.P. Jean Baptiste Feuillet, Religieux du mesme Ordre, de la Province de S. Louys, affilié au grand Convent de S. Jacques de l’étroite Observance à Paris, A Amiens, Chez Guislain Le Bel, Imprimeur & Libraire Ordinaire du Roy, proche le College des RR. PP. Jesuites, au Pilon d’or, 1678, p. 562-563.
Bibliographie biographique
1647
Jean GIFFRE DE RECHAC (dit de Sainte-Marie, 1604-1660), Les Vies et actions memorables des Saints canonisez de l’Ordre des Freres Prechevrs. Et de plusieurs bien-heureux, & illustres personnages du même Ordre : Par le R. Pere Iean de Rechac, dit de Sainte Marie, Religieux du Couuent de l’Annonciation de Paris de l’ettroite obseruance, de l’Ordre des freres Prêcheurs, & Historien general du même Ordre. Tome Second, A Paris, Chez Sebastien Hvré, ruë Saint Iacques, au Cœur-bon, 1647, p. 367-432.
France, Lyon, Bibliothèque municipale – cote : 323683.
1678
FEUILLET (Jean-Baptiste, vers 1624-1687), L’Année dominicaine ou les vies des Saints, des Bienheureux, des Martyrs, et des autres personnes Illustres ou Recommandables par leur pieté, de l’un & de l’autre Sexe, de l’Ordre des FF. Précheurs, Pour tous les jours de l’Année, avec un martyrologe, Janvier, Recueillies Par le R.P. Jean Baptiste Feuillet, Religieux du mesme Ordre, de la Province de S. Louys, affilié au grand Convent de S. Jacques de l’étroite Observance à Paris, A Amiens, Chez Guislain Le Bel, Imprimeur & Libraire Ordinaire du Roy, proche le College des RR. PP. Jesuites, au Pilon d’or, 1678, p. 552-564.
France, Paris, Bibliothèque du Saulchoir – cote : 429 C 401.
Portraits et autres figurations gravées antérieurs à 1720
1601
JODE Pieter I de (1573-1634), éditeur, S. Reimvndvs, s. d. [vers 1601 ?]. Burin, épreuve rognée : 21,4 x 14,5 cm. France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Rd2 Fol. (Raymond de Peñafort, saint), H 180712.
VAN AELST Nicolas (vers 1526-1613), graveur, S. Raymvndvs de Pennafort Cathalanvs, s. d. [vers 1601 ?]. Burin, feuille : 46,9 x 31 cm. Belgique, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, S.I. 4683.
WEERT Jacob de (1569-après 1605), graveur, S. Raymvndvs Ordinis Prædicato[rum], s. d. [à partir de 1601]. Burin, c. de pl. : 8,6 x 6,2 cm. France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Rd2 Fol. (Raymond de Peñafort, saint), H 180710.
Avant 1649
MATHIEU Jean (vers 1590-vers 1672), graveur ; MESSAGER Jean (vers 1580-1649), éditeur, S. Raymondùs de Pennafort Cathalanus, s. d. [avant 1649]. Burin, c. de pl. : 11,6 x 7,2 cm.
Avant 1674
NATALIS Michel (1610-1688), graveur ; d’après VAN DIEPENBEECK Abraham (1596-1675), dessinateur ; VAN DEN ENDEN Martinus II (1633-1674), éditeur, S. Raymvndvs Fvndat. Mercenar., s. d. Burin, épreuve rognée : 26,2 x 13,4 cm. Pays-Bas, Amsterdam, Rijksmuseum, RP-P-2014-28-4.
Avant 1693
POILLY François de (1622/1623-1693), graveur, S. Raymundus, s. d. Burin, c. de pl. : 14,4 x 9,2 cm. Autriche, Vienne, Albertina, HB155.1, fol. 131.