CATHERINE DE SIENNE (PARIS, 1635)
La Seraphique vierge S. Caterine de Sienne
Pierre DARET (vers 1604-1678), graveur ?
Herman WEYEN (début du XVIIe-1672), éditeur
1635
Burin
C. de pl. : 20,8 x 12,2 cm
Planche pour Jean GIFFRE DE RECHAC (dit de Sainte-Marie, 1604-1660), Les Vies et actions memorables des Saintes Bien-hevrevses tant dv premier qve dv Tiers-Ordre du glorieux Pere & Patriarche S. Dominique. Composees selon l’ordre alphabetique de leurs noms. Par le Reuérend Pere Ian de Sainte Marie, Religieux du Nouitiat general de l’Ordre des Freres Prêcheurs de Paris. Premiere Partie, A Paris, Chez Sebastien Hvré, ruë S. Iacques, au Cœur bon, 1635, entre les pages 300 et 301.
France, Paris, Bibliothèque du Saulchoir – cote : Res. Mod. C 73 (1).
Ici, France, Paris, Bibliothèque du Saulchoir, B118.
© Claire Rousseau
Lettre
1. Sur l’emmarchement, près du genou de Catherine de Sienne
H. Wyen excu
2. Dans la marge inférieure
La Seraphique Vierge S. Caterine de Sienne du tiers ordre de S. Dominique
Colonne de gauche : Ces espris bien heureux n’ont pas asses de flame, / Jesus luy mesme vient pour embrazer cest ame ; / Et voulant que ce feu puisse mieux s’exhaler
Colonne de droite : Il veut en Imprimant ses precieuses Stigmates / Aux pies et au côté, Et ses mains delicates / Que ces cinc soupiraux le fassent mieux bruler
Image
L’image reprend le récit de la stigmatisation de Catherine donnée par l’auteur aux pages 345 et 351-352 de son ouvrage. Catherine de Sienne est agenouillée sur l’emmarchement de l’autel de l’église Sainte-Christine de Pise. Deux religieuses dont l’une tient un cierge allumé mais aussi deux frères présents dans une tribune en sont les témoins. Catherine est vêtue de l’habit propre à l’Ordre des Prêcheurs et un chapelet est suspendu à sa ceinture. Une auréole atteste sa sainteté. Des angelots répandent sur Catherine une pluie de flammes de feu mais celle-ci n’a d’yeux que pour le Christ qui lui apparaît crucifié au sein d’un grand rayonnement. Des plaies du Christ partent des rayons qui viennent transpercer les mains, les pieds et le côté de Catherine.
États
Un seul état : Belgique, Gand, Bibliothèque universitaire – cote : DEPD.A3799 ; France, Paris, Bibliothèque du Saulchoir – cote : Res. Mod. C 73 (1) et Est. B118
Bibliographie
1992, VAUCHEZ (dir.), p. 219, n° 20
Commentaire
Non signée, l’estampe n’est pas référencée par l’IFF parmi les œuvres de Pierre Daret. Cependant, il est vraisemblable qu’elle soit de sa main et non de celle de Grégoire Huret dont le burin est plus moelleux.
La planche fut copiée par Jean Picart pour illustrer la traduction des épîtres de Catherine de Sienne par Jean Baldesens (1595-1675) éditée à Paris chez Sébastien Huré en 1644 [voir page suivante]. Il est vraisemblable que l’imprimeur avait conservé des tirages de l’estampe de 1635 et qu’il ait proposé d’en faire faire une copie.
L’iconographie est particulièrement intéressante dans la mesure où ce n’est pas le crucifix posé sur l’autel devant lequel Catherine est agenouillée qui s’anime. Mais pendant la prière de la sainte, le Christ crucifié apparaît juste au-dessus du crucifix et configure la tertiaire en la dardant aux endroits de son corps correspondant à ses propres plaies. L’image montre ainsi qu’il n’y a pas de confusion possible entre l’image du Christ qu’est le crucifix et le crucifié avec qui Catherine dialogue.