CATHERINE DE SIENNE (ANVERS, AVANT 1608)
S. Catharina Senensis
Jan II COLLAERT (vers 1561/1566-vers 1620/1628), graveur
D’après Maerten de VOS (1532-1603), inventeur
Theodoor GALLE (1571-1633), éditeur
S. d. [avant 1608]
Burin
Feuille : 28 x 19,8 cm
France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Rd3 Fol. (Catherine de Sienne, sainte), H 166775.
© Claire Rousseau
Lettre
1. Sur les pages du livre posé au sol
Cor mun : / dum crea / in me ; Deus, / Psalmo / 50.
2. Dans le bas de l’image
M. de Vos inuent. ; Ioan. Collaert sculp. ; Theodorus Galleus excud.
3. Sous le trait carré de l’image
S. CATHARINA SENENSIS ORD. PRÆDICATORVM, OBIIT A° 1380. CANONIZATA A SS. D. PIO II. A° 1462 / FESTVM CELEBRATVR PRIMA DOM. POST FESTVM S. CRVCIS IN MAIO, CVM INDVLGENTIA / RELIGIOSÆ AC PROVIDÆ DOMINÆ D. ADRIANÆ VANDER GOVST, MONASTERII IN OVDERGHEM / ORDINIS PRÆDICATORVM PRIORISSIMÆ DIGNISSIMÆ, DD. F. MICHAEL OPHOVIVS.
Image
Au premier plan, sainte Catherine est agenouillée les bras croisés sur la poitrine. Dans la main gauche, elle tient un crucifix et deux branches de lys et, dans la droite, un cœur gravé d’un IHS et des clous de la Passion. Devant elle, un livre posé au sol porte un verset du psaume 50. La sainte est vêtue de l’habit de son Ordre et porte un rosaire à la ceinture. Couronnée d’épines, elle est auréolée de rayons et ses mains sont marquées de stigmates. Catherine pleure tout en contemplant le Christ crucifié. En arrière-plan sont évoqués plusieurs lieux de culte, peut-être ceux des villes où la sainte vécut et vers lesquels se dirigent des pèlerins.
États
Premier état : I. B. Vrints excud. Non localisé
Second état, celui décrit : France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Rd3 Fol. (Catherine de Sienne, sainte), H 166775
Bibliographie
2005, NEW HOLLSTEIN, The Collaert Dynasty (Part IV), p. 114, n° 901 ; p. 113, Fig. 901
Commentaire
La finesse d’exécution range indubitablement l’image dans les créations anversoises du premier quart du XVIIe siècle.
Il n’est guère possible de passer sous silence la dédicataire, Adrienne de Goux de Wedergrat, prieure du monastère du Val Duchesse. Devenue sourde « passez 38 ans », elle fut guérie miraculeusement en décembre 1603 par l’intercession de Notre Dame de Montaigu où elle avait délégué une religieuse et sa servante en pèlerinage[1].
Peut-être faut-il dater l’estampe de l’année suivante.
La date de décès du dessinateur est antérieure. Peut-être faut-il y discerner une création antérieure à 1603 et une impression postérieure.
La prieure suivante, Marguerite de Waerseggher, reçut sa charge en 1608[2].
Le donateur, Michael Ophovius (1570-1630), n’est associé à aucun titre, ce qui conforte l’idée d’une date haute pour l’estampe. Est-ce cependant en tant que prieur du couvent d’Anvers qu’il fit réaliser l’estampe ? Il fut élu en 1608, l’année même du changement de prieure au Val Duchesse d’Auderghem.
[1] Philippe NUMAN (vers 1550-1617), Histoire des Miracles advenvs a l’intercession de la Glorievse Vierge Marie, au lieu dict Mont-aigu, pres la Ville de Sichen, au Duché de Brabant. Mise en lumiere, & tirée hors des actes, instruments publics & informations sur ce prinses, par M. Philippe Numan Greffier de la Ville de Bruxelles. Par charge & authorité de Monseigneur l’Archeuesque de Malines. Quatriesme Edition, augmentée de diuers miracles iusques oixes non imprimées, A Bruxelles, Chez Rutgeert Velpius, & Hubert Anthoine, Imprimeurs iurez, à l’Aigle d’or, pres de la Court, 1613, p. 150-152.
[2] Victor Tahon, « Le prieuré de Val-Duchesse », Bruxelles, Annales de la Société royale d’archéologie de Bruxelles, 1909, 23, p. 245-438, ici p. 287.