Pour Françoise Caclin.
Pour Coralie Machabert.
Se confiner durant le Carême, soit.
Retourner son cœur, questionner sa vie, interroger sa foi.
Compatir à la souffrance du Christ et à la douleur des hommes.
Mais au temps pascal, lorsque la joie du Ressuscité éclate, que roucoulent les oiseaux et que se coursent les lapins, l’étirement de ce temps de claustration se fait vite insupportable.
Les lectures se muent en soupirs : de la couleur, s’il vous plaît ! De la nature et un peu de gaieté !
Dans le confinement choisi de leur monastère, des nonnes dominicaines de la seconde moitié du XVe siècle vibrèrent à ce même appel.
En bénéficièrent les deux saints dominicains fêtés alors les 29 et 30 avril : Pierre de Vérone et Catherine de Sienne (canonisée en 1461). Et comme la fête du 1er mai n’existait pas, c’est à eux qu’elles dédièrent les clochettes du muguet.
À défaut d’en cueillir un brin, les citadins sans jardin y trouveront peut-être du charme…
L’histoire de l’antiphonaire (182 fol. ; 50 x 35 cm), créé dans le « Haut Rhin », en Alsace ou en Allemagne du Sud-Ouest, est lacunaire. En 1843, le collectionneur lyonnais Didier Petit de Meurville (auteur d’un portrait dessiné de Lacordaire) s’en dessaisit lors d’une vente publique à Paris. Le manuscrit intégra la bibliothèque du Chapitre de la cathédrale Saint-Jean de Lyon, avant de passer dans la Bibliothèque municipale en 1905.
Sous la cote Ms 5130, il ravit toujours les yeux.