Augustin de Gazothe


AUGUSTIN GAZOTHE (PARIS, VERS 1645)

B. Augustinus Gazothi
Gabriel LADAME (1613-après 1682), graveur
S. d. [vers 1645]
Burin
Épreuve rognée : 17,8 x 12,5 cm
France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Ed 131 Fol. (Ladame Gabriel).

© Claire Rousseau

 

 

 

 

Lettre
1. Dans l’image, sous le fanon gauche de la mitre
G. LD f
2. Sous l’image
B. Augustinus Gazothi Ord. Præd. primum Episcopus Zagrabiensis in Croatia, deinde / Luceriæ seu Sanctæ Mariæ in Apulia miraculis et sanctitate perillustris, erga Beatissimam / Virginem sum opere affectus, obijt anno 1326, die 3 Aug. Cuius festu celebratis in Apulia, eadem dic. / A la tres Ven. Mere Madame Renee de Hennequin ditte de S. Marie, tres digne Abbesse du celebre / et Religieux Monastere de Notre Dame de Malnoüe, de l’observance Reguliere de l’Ordre de S. Benoit, en / faueur de la deuotion particuliere, et de toute sa Religieuse Communauté au Rozaire tant ordinaire que Perpetuel / de la S. Vierge / le Couuent des Peres Iacobins Reformez de la rue neuue S. Honoré de Paris.

Image
Dans un intérieur d’église largement ouverte à gauche sur la ville de Nocera menacée par un tremblement de terre, le religieux en habit dominicain, rosaire à la ceinture, est agenouillé devant un autel. La position de son corps est désaxée. Il est vu de face mais la jambe droite est presque de profil. Le religieux lève les yeux vers une apparition de la Vierge Marie, assise sur des nuées, portant l’Enfant Jésus dans les bras. Augustin de Gazothe, les yeux levés vers eux, leur désigne des deux mains la ville à préserver alors qu’une ville plus éloignée dans le paysage s’effondre. L’autel est paré d’une nappe à festons, de chandeliers, d’un livre sur un coussin, d’une petite lampe à huile et sans doute d’un calice et d’une patène couverts d’un voile sur lequel est brodée une croix. Sur le côté latéral de l’autel est figuré un dominicain en pied tenant une croix en main mais il est difficile de dire s’il s’agit de saint Dominique, particulièrement vénéré par Augustin, ou d’un autre saint. Au pied de cette figuration une mitre est posée à même le sol tandis que la crosse, elle aussi au sol, est derrière le religieux. Sur une crédence, au premier plan à droite, deux burettes sont posées. Derrière l’autel, les tailles d’arrière-plan esquissent un vêtement liturgique épiscopal qui serait déposé sur l’autel. La perception n’en est pas nette. L’ensemble laisse penser que l’évêque s’apprête à célébrer le Saint Sacrifice.

Armoiries
Dans la lettre au centre, armories de la dédicataire, Renée Hennequin : vairé d’or et d’azur, au chef de gueules chargé d’un lion passant d’argent, au cimier une crosse tournée en dedans, le tout supporté par deux palmes (blasonnement incomplet [pas de couleurs trouvées pour la crosse et les palmes]).

États
Un seul état : France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Ed 131 Fol. (Ladame Gabriel)

Bibliographie
1973, IFF, t. 6, p. 12-13, n° 9

Commentaire
La planche est de facture similaire à celles signées par Gabriel Ladame pour illustrer l’ouvrage de Jean GIFFRE DE RECHAC (dit de Sainte-Marie, 1604-1660), Les Vies et actions memorables des Saints, Bien-hevrevx et avtres illvstres personnages de l’Ordre des FF. Précheurs. Les Beatifiez de l’Eglise, dont on celebre les Festes par tovt l’Ordre ov en divers endroits, Auec le Triomphe des martyrs du méme Ordre. Par le R. P. Iean de Rechac dit de Sainte Marie, de l’Ordre des FF. Précheurs, Profez du Conuent de l’Annonciade, dit des Peres Iacobins Reformez de la ruë neuue Saint Honoré à Paris. Enrichies de figvres en taille dovce. Tome III, A Paris, Chez Clavde le Beav, ruë sainct Iacques, au Bon Pasteur, 1647. France, Lyon, Bibliothèque municipale – cote : SJ V 184/104 (T. 03).
Pour autant, cette planche n’a été trouvée dans aucun des exemplaires consultés, ni même dans l’édition de 1650.
Les autres planches, sans être numérotées, prennent place dans la pagination. Or, le début du chapitre consacré à Augustin Gazothe fait directement suite à la fin du chapitre dédié à Albert le Grand. Dès lors, la présente estampe fut-elle conçue pour l’ouvrage ?
Elle ne put en tout cas être gravée avant 1641, année d’accession à l’abbatiat de Malnoue de Renée Hennequin, la dédicataire de la planche.
L’année de création proposée tient compte de l’année indiquée sur le titre illustré de l’ouvrage de Jean Giffre de Rechac.